ALLOUE : La mairie et les écoles |
François VINCENT inscrivait sur son registre météorologique, la météo quotidienne du Prat à ALLOUE , où il résidait. C’était son hobby, mais pas simplement un hobby, comme tout agriculteur soucieux de ses récoltes, François avait un don, devrait-on dire une connaissance et une pratique de la prévision du temps, qui contredisait souvent les prévisions des stations météo. Ses prévisions, il les scrutait dans le ciel chargé de cumulus ou autres nimbus, dans l’air du Prat, dans la lune, au lever et au coucher du soleil, dans le comportement des oiseaux et de ses animaux de basse-cour , le grincement habituel d’une porte à l’approche d’un changement de temps et bien sûr celui de ses os et de ses vieilles douleurs.
Toutes ces constatations, vérifiées par nos ancêtres, donnèrent naissance à une multitude de dictons populaires, à valeur de pronostique météorologique et parfois, ou souvent, contredit d’une région à une autre, laissant ainsi le loisir à chacun de faire "sa pluie et son beau temps ".
Voici donc réunis par Marc LEPROUX pour les Études Charentaises en 1969, les maximes de la "météorologie populaire charentaise" du mois de JUIN .
Toutes ces constatations, vérifiées par nos ancêtres, donnèrent naissance à une multitude de dictons populaires, à valeur de pronostique météorologique et parfois, ou souvent, contredit d’une région à une autre, laissant ainsi le loisir à chacun de faire "sa pluie et son beau temps ".
Voici donc réunis par Marc LEPROUX pour les Études Charentaises en 1969, les maximes de la "météorologie populaire charentaise" du mois de JUIN .
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METEOROLOGIE POPULAIRE
EN CHARENTE
JUIN
Déjà, les augures du mois précédent nous ont dit qu'il fallait Juin chaud, c'est ce que répète ce proverbe :
« Beau temps de Juin
« Abondance de grain »,
qui devient, dans le Confolentais :
« Annédo dé fé
« Annédo dé ré. »
« Année de foin
»
« Année de rien.
»
« (Eymouthiers,Montbron,Confolentais.)
Ou encore :
« Beau temps de Juin
« Mauvaise herbe donne foin.
Ce qui se dit à Agris :
« En beau Juin
« Toute mauvaise herbe porte foin. »
Il n'est pas nécessaire Que ce beau temps soit sans nuage et même : cc S'il tonne en Juin
« Année (le paille et de foin. » (Agris 1943.)
Par contre :
<< Beau temps avant la Saint-Jean
<< Assure bon grain pour l'an. >>
Mais,
<< Peu de fruits au groseillier <<Peu de blé au grenier. >>
Pourtant :
« En Juin, on dort comme un chien. » (Eraville 1942.)
Comme le mois de Juin est celui des fauches, il ne faut pas oublier que :
« A la Saint-Barnabé (le 11)
« Mets la faux au pré. » (Agris, La Rochefoucauld.)
Ou
« Mets le dail dans le pré. (Eraville 1942.)
Ce saint, d'ailleurs, joue un rôle important clans le calendrier, avec Saint-Médard et Saint-Gervais.
« Quand il pleut pour la Saint-Médard
« Il pleut quarante jours plus tard.
Par contre,
<< Saint-Médard beau et serein
<< Promet abondance de grain. >> (Eraville-Vibrac 1943.)
On dit que Saint-Médard avait deux frères tout aussi saints que lui.: Saint-Barnabé et Saint-Gervais, qui ont le pouvoir de défaire ce que Saint-Médard a fait. Donc, s'il pleut le jour de la St-Médard, mais s'il ne pleut pas les jours de la Saint-Barnabé et de la St-Gervais le dicton est sans valeur.
On dit aussi :
« S'il pleut pour la Saint-Gervais
« Il pleut quarante jours après.
Ou bien :
« S'il pleut à la Saint-Gervais
« Pour le blé signe mauvais. » (Eraville-Vibrac.)
Les fêtes de ces trois Saints tombent les 8, 11 et 19 juin. S'il pleut pendant ces trois jours, il risque pleuvoir longtemps puisqu'on sait que le vent qui donne aux deux solstices persiste pendant les trois mois subséquents. Le pronostic s'appliquant à Saint-Gervais risque donc (le se voir vérifier plus facilement parce que plus près du solstice. Nous (levons toutefois faire remarquer que l'usage de ces proverbes remonte au-delà du XII° siècle, c'est-à-dire avant l'emploi du Calendrier Grégorien. A cette époque-là, St-Médard était solennisé 12 jours plus tard, c'est-à-dire à la veille (lu solstice, d'où le fondé de la croyance populaire qui s'exprime selon les localités avec de nombreuses variantes :
« Quand il pleut à la Saint-Médard
« Il pleut quarante jours plus tard
« A moins que Saint-Barnabé
« Ne vienne tout arranger. » (Région d'Angoulême 1945.)
A Roumazières, on termine par :
...« Ou que la Saint-Barnabé
« Ne lui coupe l'herbe sous les pieds. » (Labosmie 1945.)
A Sainte-Colombe :
...« A moins que Saint-Barnabé
« Ne détruise ce qui est gâté. » (Bertrand, vers 1880.)
Ou encore :
...« A moins que Saint-Barnabé
ou
Ne raccommode ce qui est gâté. » (Pougné. )
L'influence néfaste sur les récoltes s'exprime aussi de diverses façons.
Dans le Cognaçais, où les brouillards sont redoutés pour la vigne, On dit :
« La Saint Médard
« Donne son brouillard. » (Origène 1945.)
Partout on est d'accord pour noter la diminution des récoltes même si on le dit de façons diverses.
C'est ce que l'on exprime à Pougné (1880), à Fouqueure et en général dans le Ruffecois de la manière suivante :
« Quand o mouille le jour (de la Saint-Médard
« Les récoltes diminuent d'un quart.
A La Couronne
« S'il mouille à la Saint-Médard
« Les biens de la terre périssent d'un quart. » (Rajaud 1945.)
A Eraville :
...« La récolte périt du tiers ou du quart. » (Mme Cadet, 1942.)
Dans le Confolentais :
« Per la sin Méder « Pour la Saint-Médard
Les récoltes diminuin d'un « Les récoltes diminuent d'un
[quèr. » [quart. »
A La Chèvrerie on déclare
« Pour la Saint-Barnabé
« le pinson est dans le châtaignier. »
Pour l'influence de Saint-Gervais, à Pougné et à Eraville, on s'accorde que :
« Saint Gervais quand il est beau
« Tire Saint Médard de l'eau. »
Mais, au contraire, si c'est :
« Saint Gervais qui est mouillé
Il pleuvra quarante jours après. »
L'action de tous ces Saints a été résumée ainsi :
A Sainte-Colombe :
...« A moins que Saint-Barnabé
« Ne détruise ce qui est gâté. » (Bertrand, vers 1880.)
Ou encore :
...« A moins que Saint-Barnabé
« Ne vienne tourner la clef. »
ou
Ne raccommode ce qui est gâté. » (Pougné. )
L'influence néfaste sur les récoltes s'exprime aussi de diverses façons.
Dans le Cognaçais, où les brouillards sont redoutés pour la vigne, On dit :
« La Saint Médard
« Donne son brouillard. » (Origène 1945.)
Partout on est d'accord pour noter la diminution des récoltes même si on le dit de façons diverses.
C'est ce que l'on exprime à Pougné (1880), à Fouqueure et en général dans le Ruffecois de la manière suivante :
« Quand o mouille le jour (de la Saint-Médard
« Les récoltes diminuent d'un quart.
A La Couronne
« S'il mouille à la Saint-Médard
« Les biens de la terre périssent d'un quart. » (Rajaud 1945.)
A Eraville :
...« La récolte périt du tiers ou du quart. » (Mme Cadet, 1942.)
Dans le Confolentais :
« Per la sin Méder « Pour la Saint-Médard
Les récoltes diminuin d'un « Les récoltes diminuent d'un
[quèr. » [quart. »
A La Chèvrerie on déclare
« Pour la Saint-Barnabé
« le pinson est dans le châtaignier. »
Pour l'influence de Saint-Gervais, à Pougné et à Eraville, on s'accorde que :
« Saint Gervais quand il est beau
« Tire Saint Médard de l'eau. »
Mais, au contraire, si c'est :
« Saint Gervais qui est mouillé
Il pleuvra quarante jours après. »
L'action de tous ces Saints a été résumée ainsi :
<< Quand il pleut à la Saint-Médard (8 juin)
<< Prends ton manteau sans retard
<< Mais s'il fait beau pour Barnabé (11 juin)
<< Mais s'il fait beau pour Barnabé (11 juin)
<< Qui a lui couper l'herbe sous le pied
<< Ton manteau chez toi peut rentrer.
<< Enfin s'il pleut dans ces deux jours
<< S'entendaient pour te jouer des tours
<< Tu auras encore Saint-Gervais (19 juin)
<< Accompagné de Saint-Protais
<< Si Médard et Barnabé, comme toujours
<< S'entendaient pour te jouer des tours
<< Tu auras encore Saint-Gervais (19 juin)
<< Accompagné de Saint-Protais
<< Que le beau temps va ramener. >>
(L. Bertrand, instituteur à Pougné, vers 1885.)
Aux Saints que nous venons d'énumérer, viennent s'ajouter Saint-Pierre et Saint-Paul :
<< Celui qui monte aux cerises
<< Le jour de la Saint-Pierre
<< Se casse la jarre (cuisse). » (Précigout, Coulgens, 1885.)
Du reste ce jour-là, il fait toujours mauvais temps car :
<< Saint-Pierre pleure toujours.>> (Pougné.)(L. Bertrand, instituteur à Pougné, vers 1885.)
Aux Saints que nous venons d'énumérer, viennent s'ajouter Saint-Pierre et Saint-Paul :
<< Celui qui monte aux cerises
<< Le jour de la Saint-Pierre
<< Se casse la jarre (cuisse). » (Précigout, Coulgens, 1885.)
Du reste ce jour-là, il fait toujours mauvais temps car :
<< Saint-Pierre et Saint-Paul pluvieux
<< Pour trente jours sont dangereux. >>
On déclare aussi :
<< Pour trente jours sont dangereux. >>
On déclare aussi :
<< Si o fait frais le jour de la Saint-Poux (Paul)
<< L'hiver allongera de quarante jours. >>
(Pougné, Nanteuil-en-Vallée.)
Mais :
« Quand o fait chaud le jour de la Saint-Poux
« L'hiver se casse le cou. » (Nanteuil-en-Vallée, Pougné.) (1)
On constate aussi que :
<< A la Saint-Jean, la pluie
<< Fait la noisette pourrie. » (Eraville - Vibrac.)
Météorologie populaire charentaise :
<< L'hiver allongera de quarante jours. >>
(Pougné, Nanteuil-en-Vallée.)
Mais :
« Quand o fait chaud le jour de la Saint-Poux
« L'hiver se casse le cou. » (Nanteuil-en-Vallée, Pougné.) (1)
On constate aussi que :
<< A la Saint-Jean, la pluie
<< Fait la noisette pourrie. » (Eraville - Vibrac.)
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Le château d'eau de La Grange Picassoux |
Photos : YM
Météorologie populaire charentaise :
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