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Je tiens à remercier ici ceux des habitants d'ALLOUE et de CHARENTE qui ont accepté de m'aider dans mes recherches. YM

19 septembre 2019

ALLOUE - EMILE BELLY, UN ENFANT DU PAYS

Publication du 16 décembre 2014







EMILE BELLY
(31-01-1922 - 15-12-1944)
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UN ENFANT DU PAYS



Au mois d’octobre dernier, lors de recherches généalogiques en mairie pour les besoins du blog et au cours d’une discussion à bâton rompu, avec Jean-Jacques CATRAIN, maire d’ALLOUE, j’avais évoqué mon intention de marquer sur le blog les 70 ans de la mort d’Emile BELLY, au champ d’honneur, en décembre 1944. Jean-Jacques CATRAIN, me suggéra de rencontrer Mme Simone VILLEGER la sœur d’Emile BELLY résidant à SAINT-MARTIN et quelques jours plus tard me fit transmettre par Karine LEPECULLIER, secrétaire de mairie, des documents nécessaires pour compléter mes informations. 


Le mardi 25 novembre, jour de brouillard et grisaille succédant à des journées printanières, je décidai de me rendre à SAINT-MARTIN D’AMBERNAC, toquer à la porte de Mme Simone VILLEGER. Il était 4 heures de l’après-midi lorsque je me présentai ; ce mauvais temps obscurcissait cette fin d’après-midi maussade et cette visite imprévue inquiéta mon interlocutrice avec laquelle notre discussion s’engagea au travers de sa porte. Après quelques explications du pourquoi de ma démarche, Mme VILLEGER consenti à me faire entrer dans sa maison. C’est la première fois que je la rencontrai et je fus immédiatement séduit par son charme et sa gentillesse ; je lui expliquai plus précisément l’objet de ma visite et je constatai immédiatement qu’elle n’avait aucune haine apparente en rapport avec les événements qui avaient bouleversé sa vie et ceci très certainement lié à la sagesse de son âge et au temps écoulé, 70 ans ; elle avait 14 ans le jour où on lui annonça cette nouvelle effroyable que la mort de son frère de 22 ans au combat du Gué d’Alléré. Là aussi Mme VILLEGER parle de son frère avec beaucoup d’admiration et avec un immense respect pour son engagement au combat, comme étant pour elle, quelque chose de naturel. Je me sentais un peu gêné de venir ranimer ses souvenirs pour lesquels Mme VILLEGER avait mis autant de temps à oublier. 


Les deux principaux acteurs de ce témoignage, Emile BELLY et Edouard BUSSOLIER, étant disparus ; les lignes qui suivent, souffrent d’exactitude à propos des dates des événements, cependant, la chronologie et la véracité des faits relatés sont réelles. Les rares photographies existantes d’Emile BELLY, malheureusement aujourd’hui introuvables, ont été numérisées à partir de photocopies, ce qui explique la mauvaise qualité de reproduction de ces clichés. 


Emile BELLY, est né à AMBERNAC le 31 janvier 1922, là où vivaient ses parents, Honoré et Louise avec le grand frère Marcel, son aîné de deux ans. A AMBERNAC il entame sa scolarité à l’école installée au village « Chez Paquet ». Vers 1930, Honoré et Louise BELLY s’installent à LASFONT, village de la commune d’ALLOUE et c’est cette année que Louise met au monde la petite dernière, Simone, la cadette de huit ans d’Emile. Emile est un enfant et un jeune homme, avec une morphologie d’athlète qui aime la vie. De caractère jovial Il aime rire et plaisanter. Son ami d’enfance Serge VALENTIN, en parle ainsi : << On pourrait discourir longtemps sur la personnalité d’Emile. Il est nul besoin, en l’occurrence, de recourir au superlatif et au dithyrambe et de dresser une hagiographie de circonstance. Emile mérite bien mieux que cela. Il était, tout normalement, un enfant de chez nous, de cette CHARENTE LIMOUSINE qu’il aimait et qui lui rendait bien. D’une corpulence de sportif, il avait l’esprit et le cœur irrigués par une sève généreuse où prévalait la bonté. De surcroît, il savait, mieux que quiconque et d’instinct, conjuguer et appliquer en temps réel cette vertu essentielle qui se nomme fraternité. >>

Emile terminera ses études à l’école d'ALLOUE vers l’âge de 14 ans, préférant le travail à la ferme agricole de ses parents, à des études prolongées qui ne sont pas, aux dires de sa sœur Simone, sa vocation première. En septembre 1939, lors de l’entrée en guerre de la FRANCE dans le second conflit mondial « la drôle de guerre », Emile est âgé de 17 ans et comme pour la grande majorité des jeunes Français, sous le choc, devant la débâcle de l’Armée Française et la capitulation de la FRANCE en juin 1940, Emile ressentit un sentiment d’humiliation. 
La FRANCE est coupée en deux par une ligne de démarcation le 22 juin 1940, jour de l’armistice signé entre HITLER et PETAIN, une zone, la moitié nord du pays, dite "occupée", l’autre moitié, sud, zone dite "libre".



La grande majorité du territoire de la CHARENTE se trouve en "zone occupée", la ligne de démarcation suit : BENEST, SAINT-COUTANT, PARZAC, SAINT-MARY, LA ROCHEFOUCAULD, RANCOGNE, BOUEX et ROUGNAC ; la plus petite partie est en "zone libre" : PLEUVILLE, ALLOUE, LE GRAND MADIEU, TAPONNAT, VILHONNEUR, VOUZAY et COMBIERS en sont la démarcation.



En juin 1942, fut institué en FRANCE le "service du travail obligatoire" (STO) par l’ALLEMAGNE. Le STO consistait à la réquisition de centaines de milliers de Français, mobilisables contre leur gré, par décret signé par Pierre LAVAL, pour un transfert dans des "camps de travail" en ALLEMAGNE, afin de contribuer à l’effort de guerre allemand.


Le 11 novembre 1942, à la suite du débarquement des forces alliées en AFRIQUE du NORD, la "zone libre" est envahie par les ALLEMANDS et les ITALIENS.
Emile redoutait le jour de l’ordre de réquisition des classes 40, 41 et 42 pour le STO. Avec son ami d’enfance, Edouard BUSSELIER, lui aussi d’ALLOUE ils en avaient souvent longuement parlé. En septembre 1942, lorsque leur est signifié l’ordre de mobilisation pour le STO, ils se concertent une nouvelle fois, mais c’est trop demandé à ces patriotes à l’honneur bafoué. Sans attendre, en hâte, ils rassemblent quelques affaires dans des sacs de bivouac et gagnent "LES REPAIRES" pour leur première nuit de "réfractaires", au risque d’être repris et déportés ou fusillés !



Ils restent quelques jours en planque aux "REPAIRES" et ensuite déménagent leur campement de fortune à "LA GRANGE-DU-BEAU" sur la commune d’ALLOUE. Une nuit, réveillés par des bruits suspects, qu’ils considèrent comme des poursuivants, ils quittent à nouveau leur cachette et s’expatrient dans une ferme isolée d’un village de la VIENNE. C’est là, qu’au bout de quelques semaines, ils apprennent la formation d’un maquis à ALLOUE au village de "l’HOUMEDE" : Le Maquis FOCH .





Rattaché à l’armée secrète, à l’origine maquis de SAINT-MAURICE, constitué entre 1942 et 1943 des maquis du NORD-CHARENTE : RUFFEC, CONFOLENS, CHENON-AUNAC, CHAMPAGNE-MOUTON et SAINT-COUTANT, le Maquis FOCH compte de 500 hommes à sa formation, à 700 hommes en juillet 1944. Les chefs des différents groupes sont : Maurice GARY, Jean AUGIER, Colonel AUGER et le Commandant WAGNER.

Le 27 juillet 1944, Emile, participe avec 700 autres maquisards du groupe "FOCH" à la bataille d’AMBERNAC, qui les opposent à un détachement de 2000 hommes de la division "DAS REICH" renforcée de 400 miliciens. La force de l’armada allemande contraint "FOCH" à une retraite d’une quarantaine de kilomètres. 
Le Maquis FOCH engage ses forces et prend part à la libération du NORD-CHARENTE. Le 13 août 1944 c’est la libération de CHAMPAGNE-MOUTON, puis RUFFEC le 2 septembre 1944.
Les groupes de résistants du Maquis FOCH, transformés d’abord en bataillon, deviendront le "Régiment FOCH" après la libération de RUFFEC. Le Régiment FOCH est séparé en deux pour rejoindre le front de l’Atlantique. Une unité rejoint la Poche de ROYAN, et l’autre, où est affecté Emile BELLY, LA ROCHELLE. Sur le trajet de l’Atlantique, c’est la libération de CHEF BOUTONNE et de AULNAY-DE-SAINTONGE.


Les effectifs des forces FFI de CHARENTE sur les trois poches allemandes : LA POINTE
 DE GRAVE, ROYAN et LA ROCHELLE sont d’une douzaine de bataillons, soit approximativement 6000 hommes. Les effectifs globaux sont de l’ordre de 40000 hommes à leur maximum en janvier 1944. Les effectifs allemands de LA ROCHELLE et sa périphérie sont de 18000 hommes surarmés et surentrainés face aux engagés volontaires des Forces Françaises de l’Intérieur, seuls, pendant les premières semaines et dont l’équipement militaire, la logistique, l’habillement et le ravitaillement sont insuffisants et médiocres. 

Les effectifs du Maquis FOCH installent leur base à SAINT-SAUVEUR D’AUNIS et en décembre 1944 rejoigne le GUE D’ALLERE, petite commune de CHARENTE-MARITIME située à 29 kms de LA ROCHELLE.

Le 15 décembre 1944, les Allemands assiégés à LA ROCHELLE, à court de ravitaillement, déclenche la plus importante offensive du front de la poche de LA ROCHELLE. Aux portes du GUE D’ALLERE, Emile BELLY est tué au cours de violents combats dans lequel sont engagés les hommes du Maquis FOCH. 

Emile BELLY avait 22 ans


Les jours suivants, 16 et 17 décembre 1944, le Régiment FOCH est relevé par le 78e RI, qui investit le secteur du GUE D'ALLERE.



                                                                   Yves MORINAIS







Décorations d'Emile BELLY


Sépulture d' Emile BELLY
au cimetière d'ALLOUE



Monument commémoratif du GUE d'ALLERE





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<<Ces quelques mots, sans prétention ni arrière pensée, n’ont d’autre but que de décrire l’état d’esprit persistant de ceux qui se souviennent. Même, si le temps qui coule sait passer de l’onguent sur les cicatrices, il existe des regrets qui n’en finissent pas de suinter au goutte à goutte.>>

                                                                                                    Serge VALENTIN 


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Le 24 avril 1994, à l’occasion du cinquantième anniversaire de la Libération de la FRANCE, et en hommage aux combattants du Maquis FOCH, le conseil municipal d’ALLOUE, au cours d’une cérémonie en présence de 200 personnes dévoile les plaques de la place baptisée "Place du Maquis FOCH" et celle de "La Grande Rue" qui portera, à partir de ce jour le nom de "Rue Emile BELLY". 











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A l’heure où le débat est lancé, sur la "Grande Vitesse" de circulation dans la traversée du bourg rue Emile BELLY, à titre de simple contribution, je me permets d’émettre un souhait : que tous ceux, automobilistes, qui empruntent la rue Emile BELLY se rappellent qu’Emile BELLY n’est pas seulement le nom d’une rue, mais avant tout le nom d’un homme qui a donné sa vie pour leur liberté ; pour permettre, entre-autres, à tous de circuler librement dans l’hexagone et par respect et en hommage à Emile BELLY, de lever le pied, permettant par la même occasion, la tranquillité et la sécurité des riverains et piétons.








Texte de Serge VALENTIN : extraits du texte, hommage à Emile BELLY, Le Confolentais du mois d'avril 1994.
Photo d'Emile BELLY soldat et médailles militaires d'Emile BELLY : collection Simone VILLEGER.
Photocopies de photos d'Emile BELLY : collection Jean-jacques CATRAIN
Photos d'ALLOUE : YM 
Sources : Wikipédia, Forum Le Monde De Guerre, Musée de la Résistance en ligne, Musée de la poche de Royan, La Charente Libre, Le Confolentais.

Remerciements à Simone VILLEGER, Karine LEPECULLIER et Jean-Jacques CATRAIN.

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