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Je tiens à remercier ici ceux des habitants d'ALLOUE et de CHARENTE qui ont accepté de m'aider dans mes recherches. YM

6 octobre 2016

ALLOUE - LA "VIEILLE RUE", SOUVENIRS D'ENFANCE

Publication du 14 mars 2015




Raymond POIRIER


Raymond POIRIER, est né à ALLOUE, le 17 février 1927 dans la maison familiale de la VIEILLE RUE. Il y passe son enfance avec ses parents, Georges POIRIER et Anna (née MARCHADIER) ainsi que son frère Jean et sa sœur Marie-Claire.

Raymond POIRIER nous conte ici ses souvenirs d’enfance et d’adolescence de "sa VIEILLE RUE" dans laquelle il a toujours plaisirs à se ressourcer chaque année, au cours de séjours occasionnels et de visites à sa famille et ses amis ; délaissant quelques temps l'Ile de Beauté (où il vit aujourd’hui), pour son village natal.


La "VIEILLE RUE" vue des toits



RAYMOND POIRIER : ma "VIEILLE RUE"
Souvenirs de mon enfance

4ème partie :

Les bruits et les mouvements de mon enfance
(suite)




Tout au bout de la rue vivotait quelque part "la Marceaude", donc, je suppose une vieille Mme MARCEAU, calme, effacée, faisant partie de ces indigents « à la charge de la commune ». Son fils ou petit-fils Marcel ne se trouvait plus à ALLOUE au temps de mon enfance, ayant choisi d’exercer les fonctions de garçon de café à Angoulême. Je voyais cela comme une indéniable réussite car il savait circuler en salle de terrasse portant à bout de bras, sans tout renverser, un plateau chargé de verres, bouteilles, boissons diverses.

Quant à "la Constantine", généralement terrée au fond d’un ténébreux couloir derrière chez les DEVERGNE, je ne l’aurais pas approchée. Grande femme maigre au profil d’aigle et, bien sûr, elle aussi vêtue de noir (plus ou moins déteint) elle s’avançait, parlant toute seule assez fort et gesticulant. On disait qu’ « elle n’avait plus sa tête », c'est-à-dire qu’elle était folle, terme porteur d’une notion de phénoménal dangereux.
Jean POIRIER

Il y eut aussi – mais c’est loin – les vieux "Saint-Jean" (un surnom sans doute, que j’ai longtemps cru s’orthographier Singeant ou Cingent ou je ne sais comment). C’était avant les CUSTODIO. Leur fils ou gendre Baptiste, partageait leur réduit avec son garçon Narcisse CHARROUX que l’on a continué jusqu'à ces récentes années à voir passer à ALLOUE avec son vélo. Il s’était retiré je ne sais trop où, vers ST COUTANT peut-être, pour y vivre en solitaire dans une sorte de tanière, la tête ornée d’une abondante chevelure.

Il me vient aussi à l’esprit l’image floue d’un couple hébergé (en location) dans la pièce où vint ensuite finir ses jours ma grand-mère maternelle Marguerite MARCHADIER, puis servit d’atelier à mon frère Jean.


Marguerite avec ses trois filles,
 Anna, Mimie, et Guite MARCHADIER

Cette grand-mère restait calmement seule, souvent assise, feuilletant de temps en temps quelque revue imagée ou "l’Almanach du Pèlerin". Une voisine du quartier, Mme MALBET (la Malbette) venait parfois lui rendre visite et faire la causette. Elle la tutoyait, l’appelant, avec un léger accent, « Mareu-gueu-ri-te ». Il arrivait que quelqu’un apporte à la dite grand-mère, un poulet ou un canard à plumer, moyennant quelques sous. Je reviens au couple, composé de Maurice DIOT (enfant du pays) et de son épouse ou compagne qui était Belge, ce qui m’intriguait, vu son drôle d’accent traînant. Un jour l’explosion de sa lampe à alcool lui endommagea le visage. Elle dut porter des pansements maintenus par un enroulement de bandes Velpeau qui lui donnaient des airs de momie, me mettant mal à l’aise (sachant qu’une momie est un mort).




En face de chez eux (actuelle cour de Michel POIRIER) se dressait une pauvre bâtisse où demeurait le vieux Baptiste CHAMBAUD. Un «beau matin » on l’a trouvé mort, tombé dans le foyer de sa cheminée, donc brûlé et défiguré. Je ne l’ai pas vu mais j’ai été fortement choqué, me représentant l’aspect qu’il pouvait présenter et imaginant sa pénible agonie. (Réflexion faite, je me demande s’il ne s’agissait pas plutôt d’un autre vieillard, le père (GERMANEAU.)





Raymond POIRIER
Août 2014 

                                                  

                                                                                                    à suivre ...




Raymond POIRIER
vers 1938 en communiant







Remerciements à Dominique RAPION.
Photos et document, famille POIRIER : collection Raymond POIRIER
CPA : collection privée





Raymond POIRIER, ma "Vieille Rue", souvenirs de mon enfance :

http://alloueblogspotcom.blogspot.fr/search/label/Raymond%20Poirier%20-%20Souvenirs%20de%20mon%20enfance




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