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Je tiens à remercier ici ceux des habitants d'ALLOUE et de CHARENTE qui ont accepté de m'aider dans mes recherches. YM

19 septembre 2019

ALLOUE EN 1914

Publication du 2 mai 2014





ALLOUE EN 1914 
Quatrième partie


Monsieur Emile VILDARD, est né à ALLOUE, le 19 décembre 1901, Il a passé son enfance et son adolescence dans la commune. Rentré dans la vie active, il s'installe à POITIERS et exerce une activité professionnelle de voyageur de commerce. A la fin de sa vie, il réside à nouveau à ALLOUE, à l'ancienne poste dans un premier temps et ensuite dans un appartement des écoles d'ALLOUE. Il est décédé le 4 mai 2000 à l'âge de 99 ans à CAEN.
Ce sont ses mémoires de jeunesse de 1914, qu'il nous conte ....


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Les lignes qui vont suivre ne sont qu'une évocation, que j'ai voulue aussi exacte que possible des souvenirs de mon enfance.

Le village de l'Houmède vers 1920

Tous ces évènements se passaient dans la bonne humeur, la vie à cette époque était très fraternelle, du reste l’obligation de se fréquenter était la seule distraction réservée à la population des communes rurales et l’usage en était d’autant plus respecté qu’il ne coûtait rien ou à peu près. En-dehors des soucis de santé, hélas assez nombreux, la vie s’écoulait paisiblement et dans les ateliers, la chanson était sur toutes les lèvres. Les gens n’étaient pas riche, mais il n’était pas un seul d’entre eux qui hésite à laisser un travail pour venir en aide à son voisin si celui-ci en avait besoin. Dans les champs, le travail se faisait en équipe ; au moment des foins, les faucheurs coupaient l’herbe avec une faux, derrière eux les faneuses en groupe la retournaient pour la faire sécher et de juin à l’automne, les foins, les moissons, les battages et les vendanges étaient malgré le travail accompli sous une chaleur accablante, une occasion de manifester sa joie de vivre.
La plupart de nos paysans et de nos artisans, attachaient plus d’importance à conserver leur réputation de bon ouvrier qu’au gain qui était la récompense de leur travail.

Dans l’ensemble, ceux qui avaient la chance d’être en bonne santé vivaient sans soucis majeurs ; certes, il y avait des imprévoyants ou des paresseux ; on les appelait des indigents et ceci m’amène à rappeler une coutume en usage à l’occasion d’un décès survenant dans une famille aisée. Huit jours après les obsèques, il était dit une messe de huitaine et à l’issue de la cérémonie, les indigents se rendaient chez le boulanger, y prendre un pain de 8 livres offert par la famille du disparu.
De 1814 à 1914, le franc en argent pesait 5 grammes et avait conservé la même valeur. Au cours de cette longue période, le travail et l’économie étaient encouragés ; pendant cent ans, la monnaie n’a subi aucune dévaluation, ce qui permettait à un salarié gagnant 2 Frs 50 par jour et économisant 0,50 fr de mettre environ 180 frs de côté chaque année. En dix ans, cette personne se trouvait posséder 1800 frs ; c’était le commencement de l’aisance et la possibilité de réaliser le rêve consistant à devenir propriétaire.  Avoir 50.000 frs de capital placé à 3% donnait une rente annuelle de 1500 frs ; ce n’était certes pas à la portée de tout le monde, mais ceux qui y parvenait s’offraient le luxe d’avoir un bonne, en général, une jeune fille de 16 ou 17 ans qui gagnait 15 Frs par mois, plus la nourriture. Elle s’empressait de mettre son « magot » à la Caisse d’Epargne ; celles qui parvenaient à mettre mille francs de côté avant leur mariage tenaient la dragée haute aux prétendants. La ruse paysanne les incitant à la méfiance, car il fallait d’abord s’assurer que c’était la fille et non l’argent qui était l’objet de leur convoitise.
Je pourrais continuer à parler de la «  Belle Epoque » ayant été témoin du changement intervenu entre le début de ce siècle qui ressemblait comme un frère, malgré les régimes différents qui se sont succédé, aux années antérieures. Le progrès s’est vraiment manifesté un peu avant 1910, avant cette date approximative, j’ai vu battre le blé au fléau par une équipe de 4 batteurs frappant alternativement les gerbes avec une précision d’horlogerie. Les premières machines à vapeur ont fait leur apparition vers cette date. La charrue inventée quelques années plus tôt par un homme qui s’était penché en-dehors de toute démagogie sur le sort du paysan, avait contribué à apporter un peu de bien-être dans les milieux ruraux. La machine à coudre avait également permis aux couturières d’augmenter leur rendement ou de se fatiguer beaucoup moins que lorsqu’elles devaient tout coudre exclusivement à la main. Si vous rencontrez un jeune, demandez-lui qui étaient Mathieu DOMBASLE ou THIMONIER, il vous répondra « connais pas » et pourtant ces petits inventeurs qu’on appelait autrefois des « bienfaiteurs de l’Humanité », si modestes soient-ils, n’avaient d’autre ambition que l’amélioration des conditions de travail de ceux qui n’avaient que leurs bras pour exercer leur profession, quelque pénible qu’elle fût.



Mathieu De DOMBASLE
Barthélemy THIMONNIER

Aux jeunes qui auront à affronter les difficultés que le 21ème siècle leur réserve, je souhaite bon courage et bonne chance, mais je crains fort qu’il y ait plus de déçus que de satisfaits.





                                                                                                          LE 17 AVRIL 1985
                                                      
                                                                                                        Emile VILDARD



Moissonneuse batteuse à ALLOUE au village de La Roche dans les années 50



ALLOUE : fête des battages du 2 aout 1981 


Les Vendanges




Photos : collection privée - 
Fête des battages 2 aout 1981 Photo J-P Boine.
CPA et illustrations : collections privées
Remerciements à : Chantal Beaussant, Raymond Poirier et Dominique Rapion.


ALLOUE en 1914 - Première partie :

ALLOUE en 1914 - Deuxième partie : 

ALLOUE en 1914, troisième partie :






                              


1 commentaire:

Anonyme a dit…

l histoire d un pays ;c est l homme qui la fait!l histoire d un village ;c est l homme qui la fait!

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