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Je tiens à remercier ici ceux des habitants d'ALLOUE et de CHARENTE qui ont accepté de m'aider dans mes recherches. YM

19 septembre 2019

ALLOUE EN 1914

Publication du 9 avril 2014




ALLOUE EN 1914 
Troisième partie


Monsieur Emile VILDARD, est né à ALLOUE, le 19 décembre 1901, Il a passé son enfance et son adolescence dans la commune. Rentré dans la vie active, il s'installe à POITIERS et exerce une activité professionnelle de voyageur de commerce. A la fin de sa vie, il réside à nouveau à ALLOUE, à l'ancienne poste dans un premier temps et ensuite dans un appartement des écoles d'ALLOUE. Il est décédé le 4 mai 2000 à l'âge de 99 ans à CAEN.
Ce sont ses mémoires de jeunesse de 1914, qu'il nous conte ....

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     Les lignes qui vont suivre ne sont qu'une évocation, que j'ai voulue aussi exacte que possible des souvenirs de mon enfance.


L'Hôtel des 3 Piliers et l'Hôtel de la Place

Il y avait 3 hôtels : l'Hôtel de la Poste, l'Hôtel de la Place et l'Hôtel de 3 Piliers, 2 cafés-restaurants et un café (BRENICHOT) dont j'ai déjà parlé. 
En arrivant de CONFOLENS, le premier café-restaurant était tenu par Mr et Mme VILLENEUVE, personnes aimables et de grand service avec lesquelles mes parents entretenaient de très amicales relations. Une enseigne était fixée au mur ; elle avait la forme d'un tonneau et un peintre, poète à ses heures, avait écrit : 
                                                   
                                                       " Ou allons-nous ?
                                                        Chez VILLENEUVE, boire un coup"


Emplacement du café "Chez VILLENEUVE en 1914"

Bal dans un village de CHARENTE - La Bourrée
La vie était assez calme dans la semaine ; le dimanche, il y avait bal, cependant beaucoup de jeunes filles des villages n'y faisaient qu'une courte apparition ; il leur fallait en effet, regagner assez tôt la maison paternelle pour conduire les brebis au pacage. Elles s'y rendaient allègrement, certaines préférant d'ailleurs être en compagnie de leur galant, tapies derrière un buisson dont la discrétion leur était assurée, que de sautiller dans une salle de bal.

Les hôtels, en semaine, ne connaissaient pas la grande foule ; cependant, il était rare qu'il n'y ait pas de clients. A cette époque, il y avait une quantité de voyageurs de commerce et certains d'entre eux séjournaient quelques jours à ALLOUE où ils trouvaient un gîte pour eux et surtout pour leur cheval.



ALLOUE vue du ciel - Les Halles et la Place
Par contre, le 23 de chaque mois, il n'en était pas de même. C'était jour de foire à ALLOUE et l'occasion de se rencontrer pour y traiter des affaires. De nombreux paysans y amenaient leurs veaux. Il y avait même un emplacement réservé pour eux. Les acheteurs, marchands de bestiaux pour la plupart, étaient aussi rusés que les vendeurs. Aussi la vente donnait-elle sujet à de longue discussions ; les transactions foraines se traitaient encore en écus et en pistoles ( l'écu valait trois francs, la pistole, dix francs). Il était amusant de voir de braves paysans, presque tous illettrés, traduire avec une étonnante facilité, en écus et en pistoles, les sommes à encaisser ou éventuellement à payer, suivant qu'elles étaient divisibles par 3 ou par 10.


Marché conclu.
Une fois le marché conclu, les deux parties se frappaient dans les mains fort vigoureusement ; cette coutume valait une signature, et il n'y avait pas à y revenir. Le règlement se faisait en espèces ; l'usage des chèques était non seulement inconnu, mais même imprévisible, comme tant de chose du reste. Les marchands de bestiaux, vêtus sur le foirail de la blouse traditionnelle qui était, en quelque sorte, l'insigne de leur fonction, sortaient de leur poche un portefeuille énorme, attaché par une chaîne à leur veston. Cette précaution était nécessaire pour éviter ou la perte, ou le vol. Ce portefeuille contenait quelques billets de 50 ou 100 francs et aussi des louis d'or de 10 et 20 francs, le tout pouvant atteindre quatre ou cinq mille francs, somme fabuleuse à l'époque.




Un marché aux porcs
Le marché aux porcs n'avait pas d'emplacement réservé, leur quantité étant de beaucoup supérieure à celle des veaux et aussi en raison de leur diversité. Les porcelets étaient amenés en carriole, les porcs maigres également, sauf ceux qui n'avaient à parcourir qu'une distance à portée de leur moyen ; il y fallait pourtant énormément de patience. Il y avait aussi quelques porcs gras ( 1 porc de 100 kg coûtait 100 francs environ) ; ils étaient en général achetés par des particuliers pour la consommation familiale. Cette acquisition permettait alors de faire des réserves de petit salé, de pâté et de grillons délicieux ; un jambon pendu pendant quelques jours dans la cheminée pouvait ainsi acquérir une qualité et un goût incomparables.


La mort du cochon
Il arrivait parfois que les porcelets ne soient pas tous vendues ; ceux qui l'étaient devaient être transbordés dans la carriole de l'acheteur ; cette opération se faisait sans difficulté. Il en était pas de même pour les porcs maigres. Les faire grimper dans une charrette n'était pas chose facile. Pour y réussir, il fallait 3 hommes, deux se plaçaient de chaque côté de la bête, le saisissant par les oreilles, le troisième le prenait par la queue ; ensuite, coordonnant leurs efforts, l'animal était hissé dans la voiture en poussant des cris déchirants.
Le marché aux volailles se tenait devant l'ancien prieuré ; la vente de ces bestioles était réservée aux paysannes qui n'avaient droit qu'à cette seule ressource pour acheter soit un "devantau" (tablier) ou un "caraco" (corsage).


                        LE 17 AVRIL 1985
                                                      
                 Emile VILDARD

                                à suivre ...





















CPA et illustrations : collection privée
Photos : YM 

ALLOUE en 1914 - Première partie : http://alloueblogspotcom.blogspot.fr/2014/02/vildart-1.html

ALLOUE en 1914 - Deuxième partie : http://alloueblogspotcom.blogspot.fr/2014/03/vildart-2.html

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