Publication du 3 janvier 2016
François VINCENT inscrivait sur son registre météorologique, la météo quotidienne du Prat à ALLOUE , où il résidait. C’était son hobby, mais pas simplement un hobby, comme tout agriculteur soucieux de ses récoltes, François avait un don, devrait-on dire une connaissance et une pratique de la prévision du temps, qui contredisait souvent les prévisions des stations météo. Ses prévisions, il les scrutait dans le ciel chargé de cumulus ou autres nimbus, dans l’air du Prat, dans la lune, au lever et au coucher du soleil, dans le comportement des oiseaux et de ses animaux de basse-cour , le grincement habituel d’une porte à l’approche d’un changement de temps et bien sûr celui de ses os et de ses vieilles douleurs.
François VINCENT inscrivait sur son registre météorologique, la météo quotidienne du Prat à ALLOUE , où il résidait. C’était son hobby, mais pas simplement un hobby, comme tout agriculteur soucieux de ses récoltes, François avait un don, devrait-on dire une connaissance et une pratique de la prévision du temps, qui contredisait souvent les prévisions des stations météo. Ses prévisions, il les scrutait dans le ciel chargé de cumulus ou autres nimbus, dans l’air du Prat, dans la lune, au lever et au coucher du soleil, dans le comportement des oiseaux et de ses animaux de basse-cour , le grincement habituel d’une porte à l’approche d’un changement de temps et bien sûr celui de ses os et de ses vieilles douleurs.
Toutes ces constatations, vérifiées par nos ancêtres, donnèrent naissance à une multitude de dictons populaires, à valeur de pronostique météorologique et parfois, ou souvent, contredit d’une région à une autre, laissant ainsi le loisir à chacun de faire "sa pluie et son beau temps ".
METEOROLOGIE POPULAIRE
EN CHARENTE
JANVIER
C'est le premier mois de l'année. Il est naturel que de nombreuses remarques viennent nous éclairer sur ce que sera cette année nouvelle. Dès le début, on constate que les jours ont allongé :
A la guillaneue « Au gui l'an neuf (1er janvier)
« D'un pas de boeu. » « D'un pas de boeuf.»
(Ruffecois)
A Agris et La Rochette, on prononce :
« A la guillanû
« D'un pas de bû. »
On dit aussi :« Pour le premier de l'an
« D'une aune de ruban. »
Toujours à Agris, on dit :
« A la Saint-Antoine
« D'un pas de moine. » (1943)
A Vibrac, ce même proverbe devient :
« A la Saint-Antoine
« Le jour croît comme la barbe de moine. »
A Rouillac,
« Au premier de l'an
« D'un pas de jhement. »
A Eymouthiers,
« Par Nadao « A Noël
D'un pié de jao « D'un pied de coq
« A la guilhonio « Au gui l'an neuf
« D'un pié de bio « D'un pied de boeuf. »
Dans le Cognaçais, on ajoute :
« A la Sainte-Luce, d'un pas de puce. »
Partout, s'il fait mauvais temps le premier jour de l'année, c'est un mauvais présage, car :
« Le mauvais an
« Entre en nageant. »
Il est souhaitable, en effet, que janvier soit un mois sec, car
« Janvier d'eau chiche
« Fait le pésan riche. »
Ce qui s'exprime encore de différentes manières, comme :
« Quand sec est janvier
« Ne doit se plaindre le fermier. »
ou bien
« Quand il ne pleut pas en janvier,
« Il faut étayer le grenier. » (La Rochefoucauld, Agris.)
ou bien
« Janvier géla « Janvier gelé
« Annédo de bla. » « Année de blé. »
(La Rochette 1930 — Confolentais 1946)
A Sainte-Colombe, on dit :
Janvier ferra. »
Pourtant, il ne faut pas que le beau temps se prolonge car
« Hiver trop beau
« Eté sans eau. » (Sainte-Colombe).
L'orage est tout aussi redouté :
« Orage en janvier
« Et l'hiver est avorté. » (Rouillac - Barbezieux 1943).
Il est possible, du reste, d'être fixé assez tôt, car
« Tel jour de Circoncision
« Tel mois de moisson. »
et « Gelée à la Saint-Maur
« Met la moitié de l'hiver dehors. »
De même,
« A la Saint-Vincent (22 janvier)
« L'hiver s'en va ou reprend »
ou « S'il gèle à la Saint-Vincent
« L'hiver monte ou descend. » (Agris Vibrac 1943.)
A Vibrac,
« Saint Julien brise la glace
« S'il ne la brise, il l'embrasse. »
On dit encore :
« S'il gèle à la Saint-Sulpice« Le printemps sera propice. »« S'il gèle à la Saint-Sébastien
« La mauvaise herbe retient. »
« A la Saint-Sébastien, l'hiver reprend ou se casse les dents. »
A Roumazières, les six premiers jours de l'année reflètent le temps qu'il fera les six premiers mois. A Bréville, où ces six jours sont appelés les « agets », les avis sont partagés. Certains prétendent que ce sont les six derniers jours de l'année, d'autres que ce sont les douze premiers, qui décident du temps pour le premier semestre de l'année.
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« Saint-Antoine sec et beau
« Rempli cuves et tonneaux. »
(Rouillac . Barbezieux - La Rochefoucauld.)
Un peu plus tard, il se confirme qu'avec
« Saint-Vincent clair et beau
« Plus de vin que d'eau. »
Ce qui s'exprime encore de la manière suivante :
« Quand soleil luit à Saint-Vincent
« Le vin monte au sarment. » (Agris - La Rochefoucauld.)
Mais
« S'il tonne en janvier
« Tonnes au fumier. » (Rouillac - Barbezieux 1943.)
ou « Tonnes au grenier. » (Eraville 1942, Vibrac 1945.)
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Photos : YM
Etudes Charentaises Janvier, Février, Mars 1969 : collection alloueblogspot
Météorologie populaire Charentaise :