Rechercher dans ce blog

Nouveaux articles

Si vous souhaitez être informé des nouvelles publications d'articles sur le blog, expédiez votre ADRESSE EMAIL avec la mention NOUVEL ARTICLE à :
alloue.blog@orange.fr
CLIQUEZ SUR LES IMAGES POUR LES AGRANDIR - CLICK ON THE PICTURE TO ENLARGE IT.
EN DESSOUS DU DERNIER ARTICLE DE CETTE PAGE : CLIQUEZ SUR LA MENTION "ARTICLES PLUS ANCIENS" POUR ALLER A LA PAGE SUIVANTE OU CLIQUEZ SUR ACCUEIL POUR REVENIR A LA PREMIERE PAGE.


Je tiens à remercier ici ceux des habitants d'ALLOUE et de CHARENTE qui ont accepté de m'aider dans mes recherches. YM

11 septembre 2019

ALLOUE - ANAÏS UNE STAR LOCALE

Publication du 4 décembre 2014









"ANAÏS" ...

UNE STAR LOCALE

----------


Anaïs MARET, est certainement, l'une des toutes premières personnes que j'ai rencontré dans le café-restaurant de mes beaux-parents. Anaïs Louise JOUAN, fille de Mathurin JOUAN et de Marie Hortense RAGAIN, était née le 6 août 1886 à BOURGUEIL en Indre-et-Loire, terre natale de Jean CARMET, au cœur du vignoble de Touraine et dont les vins rouges sont réputés.

ANAÏS, était la voisine d'en face de l'autre côté de la grande rue. Elle traversait je ne sais combien de fois par jour, pour venir entretenir ma belle-mère, de tout et n'importe quoi. C'est certainement pour cela, que sa curiosité l'avait poussée à traverser dès mon arrivée et que j'ai fait immédiatement sa connaissance. 


A PARIS, où elle avait vécu avec son mari, Henri MARET, coiffeur-tailleur, originaire d’ALLOUE, frère de Eugène son ainé, lui aussi coiffeur-tailleur dans la "Grande Rue", à l’endroit de l’ancienne salle de bal "TRILLAUD" et de Eugénie, mère de Robert MORISSET, menuisier à ALLOUE ; elle était vendeuse de journaux à la criée à la station de métro ABBESSES, métier, que je pensais disparu, mais que la crise aidant, est à nouveau exercé. Un petit bout de bonne femme, haut comme trois pommes et sèche comme un coup de trique, comme on dit chez moi ! 

Arrivée à ALLOUE par le "Tortillard", il paraît, que ce jour, il y avait beaucoup de monde à la gare, pour voir cette curiosité parisienne que Henri MARET, ce vieux garçon du bourg, avait bien pu dénicher ? C'était le boute-en-train du village, elle ne loupait jamais l'occasion de se déguiser : en nourrisson, ou avec sa perruque, qu'elle avait confectionné avec du crin de cheval. A toutes les fêtes : mariages, baptêmes, communions ... ANAÏS, venait faire son numéro. Elle était souvent invitée par les gens du village à leurs réceptions ; mais quand cela n'était pas le cas, alors ... ANAÏS, traversait ... traversait ... traversait sans arrêt la rue pour interroger ma belle-mère <<et si je me déguise quand même ?, crois-tu qu'il seront contents ?, et puis non ! il ne m'ont pas demandé, je reste chez moi !>> ; et cinq minutes plus tard : << si je mettais la perruque en crin de cheval ? ... et patati et patata, GEORGETTE, ma belle-mère, la sécurisait toujours << mais oui ANAÏS, fait comme tu veux ... ils seront contents ... ils n'y ont pas pensé >> et ANAÏS, quoi qu'il advienne, finissait toujours le soir de la fête par venir faire son show dans la salle du restaurant, pour le plus grand plaisir de tous. 


Elle vivait dans sa salle à manger, aménagée comme une sorte de studio de la maison qu'elle avait cédé en viager à Céline et Eugène MARTIN, qui occupaient le reste des pièces. ANAÏS aurait, très bien pu jouer le rôle de Michel SERRAULT dans le film "Le viager". Increvable à toutes épreuves, ayant subit cinq opérations chirurgicales au cours de sa vie, pourtant souvent plaintive, elle avait une santé de fer. Souvent, elle traversait : << GEORGETTE ! j' ai mal à mon échine. >> << GEORGETTE ! j'ai les "boyaux" de travers >>, ces jours là, les jours de "boyaux", elle ne quittait pas son lit, et c'est GEORGETTE qui traversait prendre des nouvelles. Le lendemain les vas-et-vient incessants
recommençaient, et la machine était à nouveau sur pied. Lorsque que j'ai connu ANAÏS, son mari, Henri MARET, était déjà décédé. ANAÏS, avait à cette époque, son copain, André FERRERO, meunier, forgeron et maréchal ferrant, qui vivait dans la maison du moulin de "LA ROCHE". André FERRERO, était un immigré italien, qui s'était installé à l'époque où il travaillait aux mines d'ALLOUE. Durant une période, il était pensionnaire le midi au restaurant, de mes beaux-parents, c'est à ce moment que des liens s'étaient créés entre eux. ANDRE, était un homme charmant, d'une gentillesse exemplaire, il était très estimé à ALLOUE. C'est très certainement cette gentillesse qui a permis à ANAÏS de lui mettre le grappin dessus.

De très mauvais caractère, ANAÏS, lui faisait souvent supporter ses crises de mauvaise humeur, et même, comble à son âge avancé, sa jalousie. Je me souviens, que GEORGETTE, nous avait raconté qu'un jour de frairie à ALLOUE, ANDRE était monté dans une auto-scooter avec une autre femme âgée du village, Madame HUGUET, résidente au "PAVILLON", ANAÏS, avait fait à ANDRE une scène violente de jalousie. ANDRE, confiait à GEORGETTE, avec son parlé d'immigré italien << cha voulait crever les yeux avec une fourchette >>. Pendant plusieurs jours, souvent, elle faisait la tête à ANDRE, et refusait de le voir. Quand la moutarde lui montait au nez, pendant ses périodes de crises, elle partait à pied au moulin de "LA ROCHE", avec les cadeaux offerts par ANDRE, qu'elle lui jetait au visage. Quelques fois, elle traversait avec un cadeau d'ANDRE à la main << GEORGETTE ! prend ça, je ne veux plus rien de lui ! >>. GEORGETTE, connaissait ce manège par cœur et savait que le lendemain, comme pour les "boyaux" tout reviendrait à la normale, elle récupérerait les offrandes d'ANDRE et les âneries d'ANAÏS repartiraient de plus belle.


Il en était de même, pour cette vieille coutume, que j'ai découverte à ALLOUE et qui consistait à établir la liste des porteurs de son cercueil, pour l'accompagnement à sa dernière demeure : le cimetière ! Étaient sélectionnés ainsi, des proches ou amis, pour lesquels, était à l'avance prévu un repas offert par le futur défunt. ANAÏS, depuis longtemps, avait prévu sa liste, mais la changeait souvent en fonction de ses humeurs. Le repas des porteurs étant prévu chez mes beaux parents, GEORGETTE, en possédait la liste. Maintes et maintes fois, la liste, était réclamée par ANAÏS, qui rayait, celui-ci, rajoutait celui-là, remettait le premier, et ainsi de suite. Un jour, son mari encore vivant, les époux MARET, avaient décidés de faire installer leur sépulture sur leur concession au cimetière d’ALLOUE ; quelques jours après avoir passé commande et après une violente dispute avec son mari, ANAÏS demanda au marbrier de faire inscrire sur le caveau son nom de jeune fille : « Anaïs JOUAN », ce qui fut fait et qui explique que sur sa tombe son nom de jeune fille figure au côté de celui de Henri MARET son époux. L’histoire ne dit pas si ANAÏS avait, comme de coutume, changé d’avis et recontacter trop tard le marbrier pour faire mentionner son nom d’épouse « MARET ».

Il existe de nombreuses anecdotes sur ANAÏS, l’une assez saillante m’a été racontée par Denise BENETEAU : << au milieu des années 60 à ALLOUE, étaient installés, sur la place, d’immenses bûchers pour les feux de joie de la SAINT-JEAN, un soir , ANAÏS âgée de plus de 75 ans , le bûcher en grande partie consumé, s’amusa, pour faire rire la galerie, à sauter à plusieurs reprises au dessus des tas de braises >>, au risque de devenir la "pucelle d’ALLOUE".



ANAÏS à la fin de sa vie est allée s’installer à l’hospice de l’Hôpital de CONFOLENS, pour la plus grande joie des pensionnaires retraités qu’elle n’avait de cesse de distraire avec ses pitreries, sa casquette et sa perruque en crin de cheval.

ANAÏS est décédée dans la soirée du 10 septembre 1981 à l’Hôpital, rue de LABAJOUDERIE à CONFOLENS, elle était âgée de 95 ans. Laissant seul son vieux copain André FERRERO son benjamin de 88 ans …



                                                                                                                     A suivre …





Sépulture d'Anaïs et Henri MARET
 au cimetière d'ALLOUE



Photos :
ANAÏS, Georgette TRILLAUD : YM
ANAÏS et Henri MARET, ANAÏS et Jacqueline POUVREAU : collection Annette MORINAIS
André FERRERO, ANAÏS et ANDRE : collection Brigitte DUPUY
Remerciements à Brigitte DUPUY et Annette MORINAIS


ALLOUE - Galerie de portraits :

http://alloueblogspotcom.blogspot.fr/search/label/Alloue%20-%20Galerie%20de%20portraits

Aucun commentaire:

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...