EXPOSITION AGRICOLE DE PARIS

Publication du 24 février 2015




L'édition 2015 du salon de l'agriculture, éléphantesque ferme, de plus de 4000 animaux et 1050 exposants se déroule comme chaque année depuis 1925 au parc des expositions de la porte de Versailles. C'est à l'exposition universelle de 1855 que pour la première fois, est présenté dans une exposition parisienne  un chaînon agricole (des plantes, des machines et des techniques), en 1870 est organisé le premier concours des animaux "gras" ou de "boucherie" (CGA). D'année en année, l'exposition prend de plus en plus d'importance ; en 1909 est créée la semaine de l'agriculture à Paris qui est interrompue par la première guerre mondiale. L'exposition agricole à Paris reprend du service du 15 au 20 février 1923 au Grand-Palais des Champs-Elysées. C'est le compte rendu du salon de 1923, publié dans "Le Petit Journal Agricole" du 25 février 1923, que "Alloueblogspot" vous propose à la lecture.

EXPOSITION AGRICOLE DE PARIS

-------

SECTION D'AVICULTURE

Rien que pour parcourir les di­vers Sections des Coqs, Poules, Pintades, Din­dons, Canards, Oies, Lapins, Co­bayes et Pigeons, il faut, au connaisseur désireux de recueillirent une idée exacte de l'effort fourni par tous les éleveurs, deux grandes jour­nées d'examen.

Le compte rendu détaillé de cette longue visite minutieuse, demanderait plusieurs exem­plaires du Petit Journal agricole, aussi les nombreux lecteurs qui s'intéressent à l'aviculture n'excuseront-ils d'être bref et de De leur donner que les grandes lignes de ce que fut la Grande Semaine Agricole et Avicole de Paris. 

Il y a exactement 10.546 inscriptions réparties dans les différentes sections énumérées ci-dessus, 53 races de Poules, parmi lesquelles la Bresse compte 800 su­jets, 10 races de Canards, 22 races de La­pins, et 29 races de Pigeons. 

Le grand-prix de l'aviculture est rem­porté cette année par M. Quitman, pour son élevage de Brahams. 

Certes, le parquet de 1 coq, 3 poules qui a eu les honneurs du Prix du Président de la République, était de toute beauté ; il y a longtemps que l'on n'avait vu d'aussi magnifiques Brahams. Je ne puis cependant résister au désir de formuler ici une observation. 

L'an dernier, de magnifiques canards Rouen clairs eurent le succès de la cage 

d'honneur c'était justice et en outre, quel encouragement pour les éleveurs qui travaillent à la fois pour le jury des grandes exposition et en même temps, peut­-être même avant tout pour l'avenir de l'élevage pratique, lucratif et national.

Mais cette année !... Malgré tout le mérite d'avoir obtenu si beaux Brahams,
quel résultat cela peut-il avoir pour l'aviculture en général, pour la production française en particulier.M. Quitman est sans discussion pos­sible un grand éleveur qui a droit à des félicitations sans réserves. Mais, dans l'intérêt de l'aviculture française, il serait désirable qu'il y ait deux grands prix d'honneur réservés, l'un aux ra­ces pratiques, et l'au­tre aux races de luxe. On faciliterait ainsi la tâche du jury, auquel on a le tort de deman­der d'établir des comparaison  entre des animaux qui ne son pas comparables.

Il y a toujours dans les magnifiques races pratiques des sujets di­gnes d'une cage d'honneur, et l'on en juge par les lapins fauves de Bourgogne de M. Frémaux, qui se classent en second, ou bien par les poules de Bourbourg, appartenant M. Gary, qui se clas­sent troisièmes.

En 1921, c'était la Leghorn dorée qui remportait le grand prix de l'Aviculture.

Combien en France de gens susceptibles d'exploiter cette race pour la ponte ou pour la chair ?

Pas un éleveur.

Ceux qui détiennent cette race, c'est pour pouvoir satisfaire aux demandes d'amateurs.

Mais laissons maintenant de côté le grand prix bien mérité, et souhaitons que l'on fasse dans l'avenir deux grands prix d'honneur, comme nous le deman­dons.

Dans toutes les classes nous trouvons des sujets superbes : Faveroles, Bresse, La Flèche, Coucou de Rennes, Gascogne, Houdan, Bourbonnaise, etc., rivalisent de beauté et de valeur avec les races étrangères, comme la Brahma, la Malines, la Plymouth, l'Orpington, la Wyandotte, les Leghorns et les combattants, sans oublier dans les autres races la Rhode Island, qui est certes une bonne race pratique, com­me nos excellentes poules françaises.

Les jolies races sportives, comme la Pa­doue, la Hambourg, la Campine, et tou­tes les races naines eurent la visite d'une foule d'amateurs et de spécialistes.

Les canards, parmi lesquels les Rouen clairs sont toujours les plus beaux ; il y a lieu de noter les Coureurs indiens blancs, si intéressants pour la ponte et la précocité.

Les oies de Toulouse, imbattables et uni­versellement réputées, sont monstrueuses, mais les autres oies, pratiques aussi, comme celles du Poitou, du Bourbonnais, d'ALsace, etc., sont également bien repré­sentées.

Une superbe classe de dindons pré­sente cette année 120 Sujets répartis en noirs de Sologne, noirs de Normandie, bronzés d'Amérique, dindons blancs, rou­ges et autres variétés.

Une classe très importante et très inté­ressante, où l'on voie nettement depuis plusieurs années les magnifiques résul­tats de l'élevage intelligent des animaux de basse-cour, c'est la classe des lapins. Je renonce à m'étendre sur un tel cha­pitre car il y avait environ 1.500 lapins. exposés.

Quant aux pigeons, dont la classe est depuis de nombreuses années ente très bonne tenue, parce que les colombophiles les professionnels ou amateurs rivalisent déjà depuis longtemps de pratique et de soins, il n'y a rien à dire, sinon que toutes les races représentées y sont parfaites.

SECTIONS DIVERSES

L'exposition agricole qui s'est tenue du 15 au 20 février au Grand-Palais des Champs-Elysées comptait comme section principale la 47è exposition internationale d'aviculture, dont notre distingué colla­borateur M. Waroquiez, donne plus haut le compte rendu détaillé.

Les autres sections, quoique moins im­portantes, présentaient cependant un in­térêt évident..

Celle des animaux de race bovine pré­sentait une série de sujets remarquables des races Normande, Flamande, Jersiaise du continent, Charollaise, Limousine, Maine-Anjou, Garonnaise.

Nous regrettons vivement de ne pouvoir publier la liste des propriétaires de ces bêtes, lesquelles constituent vraiment une élite de nos principales rares bovines fran­çaises.

On doit signaler aussi un lot de porcs craonnais pour regretter que l'exposition de la race porcine n'ait pas été plus lar­gement organisée.

Le concoure d'horticulture présentait un intérêt évident. Certains lots de fruits étalent vraiment superbes. Les raisins conservés de la Région Parisienne, ainsi que ceux du Lot-et-Garonne et du Tarn-et-Garonne, formaient un ensem­ble hors pair dont la présenta­tion était des plus heureuses.

La Compagnie des Chemins de fer de Paris à Orléans, con­tinuant sa belle oeuvre de pro­pagande en faveur de l'agriculture, avait présenté au con­cours un ensemble de produits (fruits et légumes) du Maroc vraiment remarquable. Les chasselas conservés du bassin de la Garonne, exposés par là Cie P.O., étaient également de premier ordre et arrangés avec une méthode parfaite.

Il serait vraiment heureux que toutes nos grandes compa­gnies, qui ont des services par­faitement organisés pour la propagande agricole, suivent l'exemple du P.O. et prennent

part à nos grandes expositions agricoles. L'exposition d'apiculture avait une Certaine importance, mais c'était plutôt une foire au miel qu'une exposition apicole proprement dite. Nous croyons que dans cet ordre d'idées on pourrait mieux faire pour mettre en valeur l'effort de l'api­culture française, pour préciser ses métho­des et ses besoins.

L'exposition des vins présentait un nom­bre considérable d'exposants de crus divers. La viticulture prend dans notre pays une si grande extension qu'il ne serait peut-être pas exagéré de demander pour elle une exposition d'ensemble, où elle occuperait la place la plus importante.

Nous aurions voulu voir l'exposition oléicole prendre un plus grand développe­ment, il s'agit là d'une Industrie fort in­téressante pour le Midi de la France et le Nord de l'Afrique. C'est d'ailleurs une source de richesse qui tend vers une re­gresion regrettable dans la métropole, où l'olivier, concurrencé par la vigne tient difficilement la place qu'il occupait jadis dans nos départements Méridionaux.

Dans l'ensemble, on peut dire que l'exposition agricole a remporté un succès éclatant. Il ne faut pas s'en étonner, l'avi­culture, pour des raisons diverses, se dé­veloppe chez nous avec une grande rapidité. C'est heureux, car cette industrie, dans les conjonctures présentes, peut ap­porter à une foule de gens gênés par la cherté de la vie, un appoint qui est loin d'être négligeable. Il faut donc, par tous les moyens, encourager l'aviculture et la guider dans la meilleure voie, Dans cet ordre d'idée, l'oeuvre des organisateurs de l'exposition avicole présente vraiment un caractère d'intérêt national.

                                                                                                         A. Faneur. 

--------------------------------------------------------------------------------------------- 

Liste des lauréats 

ayant remporté un ou plusieurs premiers prix l'exposition avicole de Paris.  

MM. Quitman, Garry, Joé Goron, Delaunay, Thomas, Pineau, Silly, Jubier, Dabaut, Dr Louart, Plisson, Dallery, Cussonneau, Lourdelle, Wallet, d'Aubigny, Laurençon. Petit-Hugues, Charlot, Clément, Thierry, Geoffroy, Viau-Collas, Ibignier, Lesserre, Brunet, Nepper, Ruspini, Schoppenwihr, Litting, Levallet, Daigremont, Ass, Grivet, Goron, Rabault, Meheus, Rouel,Chambrelent, Cussonneau, Jubier, de Septenville, Ponmerol, Vincent Daniel. Grandjean, de Songeons, Binet, Lupin, Vassart, Goujon-Mignard, de Rothschild, Lacourt, Favier, Gosselin,  Dr Légillon, Waroquiez, rédacteur au Petit Journal agricole, Martin Charles. Guy de la Rochefoucauld, Fournier. Cha­ponnaud, Renard, d'Aubigny. 

Mmes Viguier, Bodinier, Lillaz, Pachet-Martin, Chabannes La Palice, Coussy, Hottinger, André, Brossaud de Juigné, Kent Apuier, Izambert-Roturier, de Charette, Brun de Bressy, de Laage, Mlle Leroy. 

---------------------------------------------------------------------------------------------                                                   A travers les stands 

Le Cuiseur Gautier, Delery Frères et Cie 

Le Cuiseur Gautier, Deléry Frères et Cie est le véritable appareil pour la prépara­tion rationnelle, rapide, économique de l'alimentation des bestiaux. Il sert égale­ment à cuire toutes les substances, grai­nes, viande, poisson, etc. Il est facile à manier et est incassable. M. Quitman, lau­réat du Grand Prix d'honneur du Concours avicole, se sert du Cuiseur Gautier.

The Louden Machinery Company 

Cette maison, fondée en 1867, spécialisée depuis cette date dans les installations complètes d'intérieurs de fermes, a Installé au Grand-Palais les Stands de tous les animaux exposées, avec abreuvoirs automatiques, transporteurs aériens, pour évacuation de fu­miers et notamment un de ses silos de 200 tonnes avec sa machine à ensiler pour la conser­vation de tous les fourrages en vert.

Directeur-Ingénieur, M. Hen­ry Bertauld, 99, boulevard Gouvion-Saint-Cyr, Paris.

Franky-Farjon,Elévage de France
Cambais (Seine-et-Oise)

Une fois de plus, ce vieux pra­ticien de l'aviculture (31è année) nous a étonnés par la perfec­tion et la conception de son matériel d'élevage. Ses poulaillers, incubateurs, éleveuses, etc., constituent incontestablement un matériel qui sait retenir l'attention des amateurs comme celle des professionnels. Son Magnifique catalogue illustré, est envoyé franco contre 1Fr. 15 en timbres-poste. 

La Proviand'os

La Provende Proviand'os, nourriture pour volaille et poussins, déjà titulaire tout récemment d'une médaille d'or à l'Exposition Avicole de Nevers, vient encore d'obtenir un succès très vif à l'Exposition du Grand-Palais. Plus de 30.000 kilos de cette Provende ont été vendus au stand. Cet aliment complet donne les meilleurs résultats sans qu'il entre dans sa composition aucun produit chimique. Quant à son prix de revient, il est infime : 5 cent. par volaille et par jour. - Auxiliaire des Agriculteurs de France. 7, avenue Daumesnil, Vincennes. Seine. 

Le Laboratoire Français 


Le Laboratoire Français a présenté à l'Exposition du Grand-Palais son nou­veau produit contre la fièvre aphteuse, le PETRICOL. Son stand a été visité par une foule d'éleveurs désireux d'être documen­tés sur ce nouveau remède.
Toutes les expériences instituées dans le monde entier par les maîtres les plus qualifiée de l'art vétérinaire ont affirmé la valeur incontestable du produit.
Il est indispensable que chaque éleveur ait chez lui du "PETRICOL" en réserve, pour lui permettre d'enrayer le mal dès son apparition.
L'application en est simple et la guéri­son certaine.
Pour tous renseignements, s'adresser au Laboratoire Français, 46, rue Lamartine, PARIS.

Le Petit Journal Agricole : collection privée