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Je tiens à remercier ici ceux des habitants d'ALLOUE et de CHARENTE qui ont accepté de m'aider dans mes recherches. YM

22 octobre 2019

ALLOUE - SOUVENIRS D'ENFANCE

Publication du 27 novembre 2015





Raymond POIRIER



Raymond POIRIER, est né à ALLOUE, le 17 février 1927 dans la maison familiale de la VIEILLE RUE. Il y passe son enfance avec ses parents, Georges POIRIER et Anna (née MARCHADIER) ainsi que son frère Jean et sa sœur Marie-Claire.


Raymond POIRIER nous conte ici, la suite de ses souvenirs d’enfance et d’adolescence à "ALLOUE", là, où il a toujours plaisir à se ressourcer chaque année, au cours de séjours occasionnels et de visites à sa famille et ses amis ; délaissant quelques temps l'Ile de Beauté (où il vit aujourd’hui), pour son village natal.


Certificat de communion solennelle
de la Paroisse d'ALLOUE vers 1920 signé :
S. Capel Vicaire



RAYMOND POIRIER : LE BOURG D'ALLOUE

Mes souvenirs d'enfance et jeunesse

4ème partie :

L'église, son curé, le catéchisme, 
l'enfant de choeur et les processions



Choeur de Notre-Dame d'ALLOUE
Ayant évoqué le souvenir de l’école, je pense aussitôt à son homologue religieux : l’église. Celle d’ALLOUE, qui se dresse en face de ma maison natale, s’affirme davantage qu’une quelconque chapelle campagnarde. Elle présente un réel intérêt sur le plan architectural, ne serait-ce que par son porche joliment sculpté. Les Beaux Arts s’en sont rendu compte, mais nous, enfants et même ados, n’en n’étions pas conscients. C’était pour moi un bâtiment plus imposant que nos habitations, où on ne pénétrait que tête nue, avec interdiction de jouer ou faire du bruit. En entreprendre l’escalade interne jusque dans le clocher était classé dans la catégorie des expéditions hors du commun. Je me suis pourtant offert deux fois ce privilège.



Le curé d’ALLOUE que j’ai le mieux connu, à l’âge du catéchisme entre autres, se nommait Louis PRUNIER.

Si l’instituteur était angevinlui était vendéend’origine paysanne. C’était, disons-le tout net, un brave homme, d’un abord facile, dévoué et consciencieux. Personnage d’un robuste gabarit, il affichait naïvement un comportement se situant aux antipodes de ce qu’on appelle la nuance ou la légèreté. Il prêchait "à l’ancienne", avec force gestes qui se voulaient une démonstration vivante de l’art oratoire traditionnel, c’est-à-dire, en fin de compte nettement plus tapageur que convaincant. De plus, il chantait faux comme une casserole, ce qui était quand même gênant pour toutes les circonstances comportant hymnescantiques ou tout autre exercice vocal (GloriaSanctusDominus vobiscum etc. et j’en passe. L’ennui, c’est qu’il "en remettait" plus que de raison, semblant s’y complaire au lieu d’esquiver le plus possible ce que lui imposaient les rites des offices religieux. Il excellait à étirer les syllabes (fausses en l’occurrence), jusqu’à une longueur nullement escomptée par les tympans résignés de ses ouailles et il s’y appliquait avec conscience professionnelle déconcertante.

Au début ce fut assez pénible et puis avec le temps, nous nous y sommes habitués jusqu’à y devenir quasi indifférents. D’ ailleurs qu’y pouvions-nous faire ? Lui suggérer de se taire ? Proposition en fait peu envisageable. Nous avons donc fait avec et je ne m’en porte ni mieux, ni plus mal.


Clocher de Notre-Dame d'ALLOUE


Nous allions au catéchisme pendant une période donnée (deux ou trois fois par semaine peut-être) d’une heure à une heure trente, pendant la pause que nous laissait l’école pour le repas de midi. Nous rabâchions, avec un ensemble approximatif, des formules consignées dans notre petit livre. Exemple : 



« qu’est-ce que Dieu ? » Réponse automatique : « Dieu est un esprit, infiniment parfait, créateur et maître absolu de toutes choses » ou les commandements : « Un seul Dieu tu adoreras etc. » Succession de syllabes qui se déclamaient sur un ton intermédiaire entre le genre mélopée et le slogan d’une "manif ". Cela me fait penser à certains humoristes de naguère qui ont illustré cette ambiance dans les sketches tels celui de "La table de multiplication"  où l’écolier peu brillant déclare : <<je ne sais pas les paroles mais je connais l’air >>. Nous étions censés posséder les réponses par cœur mais en fait, nous répondions en les lisant subrepticement sur le texte dissimulé dans notre "bonnet" (l’incontournable béret noir). Libérés sur le coup d’une heure vingt cinq, nous volions en direction de l’école. Si le prêtre nous relâchait quelques instants trop tard nous risquions, à l’arrivée, une remarque aigre-douce de la part de l’instituteur. (Mais les hostilités n’allaient pas plus loin).








A part cela je me souviens d’années lointaines où j’ai officié comme enfant de chœur, en compagnie de Jean BERNARD (Nono), je ne sais plus qui encore et Michel PAIN, notre aîné, qui assumait en somme le rôle d’ "Enfant de Chœur – en – chef".

Nous nous estimions satisfaits de sa façon de piloter notre petite équipe. Cela implique que nous ayons sous sa responsabilité de grand gamin, gobé quelques hosties et siroté (avec modération) des mini-lampées de vin de messe, discrètement. C’étaient des menus infractions qui ne nuisaient à personne et ne tiraient pas à conséquence.
Dans ce domaine, j’évoque encore une pratique disparue, je crois (pas seulement à ALLOUE), celle des processions, entre autres celle de l’assomption, (ou peut-être de la Fête-Dieu ?) Toujours est-il que ces jours-là, à l’issue de la messe, le prêtre escorté par les fidèles, quittait l’église pour un circuit pédestre à pas lents dans ALLOUE, avec trois ou quatre arrêts prévus aux lieux appelés "reposoirs" (sortes d’autels érigés par des familles dévotes devant leur domicile) ils étaient constitués de draps tendus, piqués de roses et autres fleurs. L’officiant se déplaçait, revêtu de ses ornements, ostensoir en mains, sous un porté aux quatre coins par des hommes volontaires en la circonstance (parmi les rares occasionnels pratiquants masculins). Aux différents reposoirs on s’arrêtait le temps de prononcer les prières et formules d’usage en français ou latin.



Procession de communion à
ALLOUE dans les années 60



Les voitures étant peu nombreuses à l’époque, ces files de pieux piétons, occupant toute la largeur de la route (généralement en deux files) posaient peu ou pas de problèmes pour la circulation, ce qui ne serait plus le cas aujourd’hui – mais une fois entre autres un automobiliste, touriste ou non, a klaxonné pour qu’on lui accorde le libre passage sur la chaussée prévue à cet effet. << Ah ! il est bien pressé celui la>>, a lancé une voix scandalisée. Au cours de ces cérémonies les "chanteurs" se faisaient entendre durant la majeure partie du trajet : <<Dieu de clémence, Dieu protecteur, sauvez, sauvez la France, au nom du Sacré-Cœur … >> Sauvez de qui ? De quoi ? Me disais-je, un peu inquiet. Peut-être, vu la conjoncture du moment, était-ce d’une supposée menace du Front Populaire qui était alors au pouvoir, ou alors du "poison" diffusé avec des chansons érotiques (si l’on peut dire) de cette époque d’avant-guerre. Je m’attarde un peu sur ces processions parce qu’elles m’ont laissé un souvenir très vivace et plaisant : le parfum subtil et oriental des pétales de roses qu’à cette occasion les petites filles répandaient sur le bitume, puisant, avec des gestes de semeuses, dans leurs corbeilles enrubannées. Je trouvais, il est vrai, un peu dommage de sacrifier ainsi de délicates fleurettes pour finalement marcher dessus. Mais peu importe. Il reste la présence de ce suave parfum.




Raymond POIRIER

Août 2015



                                                                                 à suivre ...



Raymond POIRIER - Communiant vers 1938




Photo de Raymond POIRIER en 1938 : collection Raymond POIRIER
Photo du choeur de Notre-Dame d'ALLOUE : Dominique RAPION
Photo de procession de communion à ALLOUE dans les années 60 : collection Renée BELLICAUD
Photo du clocher de Notre-Dame d'ALLOUE : YM
CPA collection privée
Catéchisme en image : collection Raymond POIRIER
Certificat de communion solennelle de la Paroisse d'ALLOUE : collection Annette MORINAIS
Remerciements à Renée BELLICAUD, Annete MORINAIS et Dominique RAPION



Livre de catéchisme "Le catéchisme en image" de
Anna MARCHADIER (mère de Raymond POIRIER)
signé : Ph ALET vicaire d'ALLOUE 1908
Extrait du certificat de communion solennelle
de la Paroisse d'ALLOUE vers 1920 signé :
S. Capel Vicaire




Raymond POIRIER : souvenirs de mon enfance :












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