Raymond POIRIER
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Raymond POIRIER, est né à ALLOUE, le 17 février 1927 dans la maison familiale de la VIEILLE RUE. Il y passe son enfance avec ses parents, Georges POIRIER et Anna (née MARCHADIER) ainsi que son frère Jean et sa sœur Marie-Claire.
Raymond POIRIER nous conte ici, la suite de ses souvenirs d’enfance et d’adolescence à "ALLOUE", là, où il a toujours plaisir à se ressourcer chaque année, au cours de séjours occasionnels et de visites à sa famille et ses amis ; délaissant quelques temps l'Ile de Beauté (où il vit aujourd’hui), pour son village natal.
RAYMOND POIRIER : LE BOURG D'ALLOUE
Mes souvenirs d'enfance et jeunesse
4ème partie :
L'église, son curé, le catéchisme,
l'enfant de choeur et les processions
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Choeur de Notre-Dame d'ALLOUE |

Le curé d’ALLOUE que j’ai le mieux connu, à l’âge du catéchisme entre autres, se nommait Louis PRUNIER.
Si l’instituteur était angevin, lui était vendéen, d’origine paysanne. C’était, disons-le tout net, un brave homme, d’un abord facile, dévoué et consciencieux. Personnage d’un robuste gabarit, il affichait naïvement un comportement se situant aux antipodes de ce qu’on appelle la nuance ou la légèreté. Il prêchait "à l’ancienne", avec force gestes qui se voulaient une démonstration vivante de l’art oratoire traditionnel, c’est-à-dire, en fin de compte nettement plus tapageur que convaincant. De plus, il chantait faux comme une casserole, ce qui était quand même gênant pour toutes les circonstances comportant hymnes, cantiques ou tout autre exercice vocal (Gloria, Sanctus, Dominus vobiscum etc. et j’en passe. L’ennui, c’est qu’il "en remettait" plus que de raison, semblant s’y complaire au lieu d’esquiver le plus possible ce que lui imposaient les rites des offices religieux. Il excellait à étirer les syllabes (fausses en l’occurrence), jusqu’à une longueur nullement escomptée par les tympans résignés de ses ouailles et il s’y appliquait avec conscience professionnelle déconcertante.
Au début ce fut assez pénible et puis avec le temps, nous nous y sommes habitués jusqu’à y devenir quasi indifférents. D’ ailleurs qu’y pouvions-nous faire ? Lui suggérer de se taire ? Proposition en fait peu envisageable. Nous avons donc fait avec et je ne m’en porte ni mieux, ni plus mal.
Clocher de Notre-Dame d'ALLOUE |
Nous allions au catéchisme pendant une période donnée (deux ou trois fois par semaine peut-être) d’une heure à une heure trente, pendant la pause que nous laissait l’école pour le repas de midi. Nous rabâchions, avec un ensemble approximatif, des formules consignées dans notre petit livre. Exemple :

Nous nous estimions satisfaits de sa façon de piloter notre petite équipe. Cela implique que nous ayons sous sa responsabilité de grand gamin, gobé quelques hosties et siroté (avec modération) des mini-lampées de vin de messe, discrètement. C’étaient des menus infractions qui ne nuisaient à personne et ne tiraient pas à conséquence.

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Procession de communion à ALLOUE dans les années 60 |
Les voitures étant peu nombreuses à l’époque, ces files de pieux piétons, occupant toute la largeur de la route (généralement en deux files) posaient peu ou pas de problèmes pour la circulation, ce qui ne serait plus le cas aujourd’hui – mais une fois entre autres un automobiliste, touriste ou non, a klaxonné pour qu’on lui accorde le libre passage sur la chaussée prévue à cet effet. << Ah ! il est bien pressé celui la>>, a lancé une voix scandalisée. Au cours de ces cérémonies les "chanteurs" se faisaient entendre durant la majeure partie du trajet : <<Dieu de clémence, Dieu protecteur, sauvez, sauvez la France, au nom du Sacré-Cœur … >> Sauvez de qui ? De quoi ? Me disais-je, un peu inquiet. Peut-être, vu la conjoncture du moment, était-ce d’une supposée menace du Front Populaire qui était alors au pouvoir, ou alors du "poison" diffusé avec des chansons érotiques (si l’on peut dire) de cette époque d’avant-guerre. Je m’attarde un peu sur ces processions parce qu’elles m’ont laissé un souvenir très vivace et plaisant : le parfum subtil et oriental des pétales de roses qu’à cette occasion les petites filles répandaient sur le bitume, puisant, avec des gestes de semeuses, dans leurs corbeilles enrubannées. Je trouvais, il est vrai, un peu dommage de sacrifier ainsi de délicates fleurettes pour finalement marcher dessus. Mais peu importe. Il reste la présence de ce suave parfum.
Raymond POIRIER
Août 2015
à suivre ...
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Raymond POIRIER - Communiant vers 1938 |
Photo de Raymond POIRIER en 1938 : collection Raymond POIRIER
Photo du choeur de Notre-Dame d'ALLOUE : Dominique RAPION
Photo de procession de communion à ALLOUE dans les années 60 : collection Renée BELLICAUD
Photo du clocher de Notre-Dame d'ALLOUE : YM
CPA collection privée
CPA collection privée
Catéchisme en image : collection Raymond POIRIER
Certificat de communion solennelle de la Paroisse d'ALLOUE : collection Annette MORINAIS
Remerciements à Renée BELLICAUD, Annete MORINAIS et Dominique RAPION
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Livre de catéchisme "Le catéchisme en image" de Anna MARCHADIER (mère de Raymond POIRIER) signé : Ph ALET vicaire d'ALLOUE 1908 |
Extrait du certificat de communion solennelle de la Paroisse d'ALLOUE vers 1920 signé : S. Capel Vicaire |
Raymond POIRIER : souvenirs de mon enfance :
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