Jean-Robert CHARRAUD (1924-2007), était instituteur à BENEST. Historien local, en 1995 il rédige les notes de ses études, sur l’origine du PRIEURE D’ALLOUE, dont il dédicace un exemplaire à ma belle-mère Georgette TRILLAUD et qui seront publiées dans le n° 53 de Mars 1995 des Amis du Confolentais. Ces notes, de Mr CHARRAUD, sont un complément au texte traduit par Raymond POIRIER et Dominique RAPION, pour le blog :
DONATION DE L'EGLISE D'ALLOUE ET MAUPREVOIR
A L'ABBAYE DE CHARROUX
1615 Dominique Séguyer, évêque de Meaux, Conseiller en conseil d'État et privé du Roy, premier aumônier de Sa Majesté, prieur du prieuré d'Alloue, entre en procès contre Barbarie, escuyer, sieur des Vestizons (Vieux-Tisons) et demeurant au lieu noble de La Vozelle, châtellenie en la Paroisse de Brillac. L'évêque de Meaux lui réclame des revenus provenant de mazures, terres et bois situés prés des Vestizons. En 1638, l'écuyer Barbarin est condamné par le Palais de Paris à verser au Prieuré d'Alloue 8 boisseaux de froment, 12 boisseaux de seigle et 30 sols.
1645. Jacques Maron mène une enquête tendant à justifier que le sieur Barbarin jouissait par héritage de terres appelées le Mas d'Alloue et au sujet desquelles le prieur d'Alloue percevait autrefois les redevances citées ci-dessus Jacques Maron qui menait l'enquête était écuyer, Conseiller du Roy et lieutenant de la Sénéchaussée du siège royal de Civray. Il fit appel à Jacques Pauver, marchand à Confolens ; Nicollas Crozet, laboureur à boeufs demeurant au village du Peignoux (Pignoux) ; François Croizard, laboureur demeurant à Chez Masset (Yesse) ; Nicollas et Jean de Lacroix des Vestizons et Jean Maultret au village du Breuil. Un arrêt d’avril 1650 mit fin au litige en condamnant Barbarin, avec amende et dépens.
1624. Le 11 juin, un arpentage est effectué près de l'Aage pour déterminer l'étendue de deux pièces de bois, propriétés du prieuré. Huit baliveaux furent vendus.
13 juin 1635. Jacques Séguier (prieur commendataire) fait adjuger par le Grand Maître des Eaux et Forêts des bois appartenant au prieuré et qui sont estimés 4000 livres.
19 mars 1636. Les arbres en question sont vendus et des terres mises en culture.
1650. Le prieuré vend pour 2 240 livres de bois. Cette somme sera employée à la réparation des bâtiments.
1637. Le prieur Dominique Séguier, évêque d'Auxerre, arrente à A. ThorIn, procureur fiscal demeurant à Civray, la Grande et la Petite Forêt et Le Gazon, moyennant 20 boisseaux de seigle et 20 boisseaux d'avoine.
3 juin 1639. Jean Sussoy (ou Saussay), prêtre, docteur régent de la Faculté de Paris au collège royal de Navarre, seigneur, prieur commendataire du prieuré "Notre-Dame d'Alloue" réclame des arrérages dus par Marc Guyot. Ce dernier possède un moulin, Le Ribourgeon, sis sur la Charente prés du chemin allant d'Alloue au village de La Lande. Marc Guyot, chevalier, seigneur de St-Marc, sera condamné. Il devra 8 boisseaux de blé-froment, 8 boisseaux de seigle et 2 chapons.
1641. Rétrocession par Mathieu de La Roche au prieur commendataire seigneur d'Alloue, Dominique Seguier, de 24 boisseaux de froment, 19 boisseaux de seigle, faisant partie des redevances à prendre sur le village de Clermont. Les auteurs de Mathieu de La Roche s'en étaient rendus adjudicataires en 1564.
1/IV/1762. Une bulle du pape Clément XIII décrète la suppression de l'abbaye de Charroux et de plusieurs de ses prieurés. Leurs biens et revenus, dont ceux d'Alloue, passèrent au chapitre noble de Brioude après la suppression des abbayes (lettre du 25/III/1770, dite "des exempts", c'est-à-dire qui n'étaient pas soumises à la juridiction de l'évêque diocésain mais relevant d'un autre supérieur ecclésiastique). Cependant, en 1776, l'évêque de Poitiers, par Brevet royal, fit passer le prieuré d'Alloue à sa cathédrale.
En 1779, grâce à un accord, Alloue revint au chapitre de Brioude mais son titulaire, le prieur J. Baptiste Mignot, ayant eu recours au pape, s'était donné comme successeur Louis-Marc Randon de Malboissière qui resta en place jusqu'en 1791. J. B. Mignot, docteur en théologie, vicaire général de Dol et Nevers, fut aussi prieur de Vieux-Ruffec de 1765 à 1781. Avant de quitter sa charge, il se réserva une pension de 1500 livres à prélever sur les revenus du prieuré.
Elle devait verser pour l'année 1790 :
1645. Jacques Maron mène une enquête tendant à justifier que le sieur Barbarin jouissait par héritage de terres appelées le Mas d'Alloue et au sujet desquelles le prieur d'Alloue percevait autrefois les redevances citées ci-dessus Jacques Maron qui menait l'enquête était écuyer, Conseiller du Roy et lieutenant de la Sénéchaussée du siège royal de Civray. Il fit appel à Jacques Pauver, marchand à Confolens ; Nicollas Crozet, laboureur à boeufs demeurant au village du Peignoux (Pignoux) ; François Croizard, laboureur demeurant à Chez Masset (Yesse) ; Nicollas et Jean de Lacroix des Vestizons et Jean Maultret au village du Breuil. Un arrêt d’avril 1650 mit fin au litige en condamnant Barbarin, avec amende et dépens.
1624. Le 11 juin, un arpentage est effectué près de l'Aage pour déterminer l'étendue de deux pièces de bois, propriétés du prieuré. Huit baliveaux furent vendus.
13 juin 1635. Jacques Séguier (prieur commendataire) fait adjuger par le Grand Maître des Eaux et Forêts des bois appartenant au prieuré et qui sont estimés 4000 livres.
19 mars 1636. Les arbres en question sont vendus et des terres mises en culture.
1650. Le prieuré vend pour 2 240 livres de bois. Cette somme sera employée à la réparation des bâtiments.
ARRENTEMENT
1637. Le prieur Dominique Séguier, évêque d'Auxerre, arrente à A. ThorIn, procureur fiscal demeurant à Civray, la Grande et la Petite Forêt et Le Gazon, moyennant 20 boisseaux de seigle et 20 boisseaux d'avoine.
AFFAIRE GUYOT.
3 juin 1639. Jean Sussoy (ou Saussay), prêtre, docteur régent de la Faculté de Paris au collège royal de Navarre, seigneur, prieur commendataire du prieuré "Notre-Dame d'Alloue" réclame des arrérages dus par Marc Guyot. Ce dernier possède un moulin, Le Ribourgeon, sis sur la Charente prés du chemin allant d'Alloue au village de La Lande. Marc Guyot, chevalier, seigneur de St-Marc, sera condamné. Il devra 8 boisseaux de blé-froment, 8 boisseaux de seigle et 2 chapons.
1641. Rétrocession par Mathieu de La Roche au prieur commendataire seigneur d'Alloue, Dominique Seguier, de 24 boisseaux de froment, 19 boisseaux de seigle, faisant partie des redevances à prendre sur le village de Clermont. Les auteurs de Mathieu de La Roche s'en étaient rendus adjudicataires en 1564.
1/IV/1762. Une bulle du pape Clément XIII décrète la suppression de l'abbaye de Charroux et de plusieurs de ses prieurés. Leurs biens et revenus, dont ceux d'Alloue, passèrent au chapitre noble de Brioude après la suppression des abbayes (lettre du 25/III/1770, dite "des exempts", c'est-à-dire qui n'étaient pas soumises à la juridiction de l'évêque diocésain mais relevant d'un autre supérieur ecclésiastique). Cependant, en 1776, l'évêque de Poitiers, par Brevet royal, fit passer le prieuré d'Alloue à sa cathédrale.
En 1779, grâce à un accord, Alloue revint au chapitre de Brioude mais son titulaire, le prieur J. Baptiste Mignot, ayant eu recours au pape, s'était donné comme successeur Louis-Marc Randon de Malboissière qui resta en place jusqu'en 1791. J. B. Mignot, docteur en théologie, vicaire général de Dol et Nevers, fut aussi prieur de Vieux-Ruffec de 1765 à 1781. Avant de quitter sa charge, il se réserva une pension de 1500 livres à prélever sur les revenus du prieuré.
REVENUS DU PRIEURE D'ALLOUE (4)
Suivant les relevés effectués sur un Pouillé par Dom Fonteneau (date non indiquée), les revenus de ce prieuré s'élevèrent à une époque à 3 800 livres (5), charges non déduites. En 1790, lorsqu'il fut question de vendre les biens de l'Eglise comme biens nationaux, les mêmes revenus s'élevaient à 6 000 livres. Le prieuré et ses dépendances avaient été affermés pour ce montant de 6 000 livres à Madame Veuve Barbier. Il fallait déterminer "le traitement" auquel pouvait prétendre le sieur Randon, cy-devant de Malboissière. Un état des charges, frais et redevances diverses auxquels la locataire devait se soumettre suivant le bail qu'elle avait souscrit, fut donc établi à cette date.
Elle devait verser pour l'année 1790 :
- A chacun des deux archidiacres 500 livres cy 1 000 L.
- Au sieur Mignot, ancien prieur cy 1500 L.
- Au curé, la portion congrue cy 600 L.
- Au vicaire dudit lieu cy 500 L.
- Aux pauvres de ladite paroisse 60 boisseaux de seigle.
- Au régent (6) de ladite paroisse : 50 boisseaux de seigle et deux barriques de vin.
- A la Fabrique de la paroisse cy 60 L
- Aux pauvres de Saint-Martin cy 40 L
- Décimes à Poitiers cy 524 L.
Total 4 224 L.
- Les revenus nets de la locataire étaient donc de :
6 000 L - 4 224 L. = 1 776 L.
Un compte provisoire (novales) (7)pour l'année 1790 fut établi en vue de fixer le montant de la portion congrue à reverser au sieur Limousin, curé de la paroisse. Suivant cet état prévisionnel, le prieuré devait lui fournir :
10 boisseaux de froment (mesure de Confolens).
32 boisseaux de méture.
30 boisseaux de seigle.
12 boisseaux d'avoine.
01 boisseau de baillarge.
Une barrique et demie de vin blanc et deux charretées de paille.
Le tout fut estimé 910 L 10 sols. Le Directoire du district fut pratiquement d'accord en fixant cette portion congrue à 890 livres.
VENTES DES BIENS NATIONAUX
D'ALLOUE (8)
Le prieuré et ses dépendances (28/11/1791).
1°. La prairie de La Ribière (30 boisselées) fut adjugée à Maurice Thorin pour 3 100 L.
2°. Le moulin sis au-dessous du bourg. la maison du meunier et un pré en dépendant furent adjugés à François et Jacques Marchadier pour 7 625 livres.
3°. 4° et 5° lots suivants : un petit pré situé à Masmailloux, un autre de deux boisselées dit 'Pré de La Seppe" ( 1 225 livres) et une terre au Maspinard.
6° lot. La maison, la cour et le jardin situés dans le bourg étaient à cette date occupés par les employés des traites. Ils furent adjugés à François Beauchêne-Laronde pour 6 100 livres. Cet adjudicataire pourrait être François Gracieux dit "Pimbert", fils de Jean-Louis Gracieux, seigneur de Beauchêne. Son frère, Henri-César Gracieux, fut aussi appelé seigneur de La Ronde. Beauchêne-Laronde proposa de payer en entier le prix de son adjudication "dans le courant du mois d'aouste" suivant, avec en plus les intérêts du temps écoulé si on le dispensait de payer "l'acompte déterminé par l'Assemblée Nationale". Le Directoire du district se réunit et lui accorda le délai demandé, considérant que c'était dans l'intérêt de la Nation et qu'il ne courait aucun "risque avec un citoyen notoirement solvable".
4 - Archives dépanementales de la Charente. L 1432/1435.
5 - Cette évaluation fait certainement référence à tin fermage. Aucun autre prieuré de Charroux n'atteignait cette somme.
6 - Régent. Comme Alloue avait son vicaire et son curé il est possible que ce terme désignait un maître d'école.
7 - Novales. Dîmes que les curés levaient sur les [loyales ou terres qui avaient été mises en culture.
8 - Archives départementales de la Charente. Q 111/22.
Photos : YM (1 & 3) - Dominique RAPION (2)
Remerciements à Dominique RAPION
ALLOUE - LE PRIEURE :
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