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Je tiens à remercier ici ceux des habitants d'ALLOUE et de CHARENTE qui ont accepté de m'aider dans mes recherches. YM

10 novembre 2019

ALLOUE - SOUVENIRS D'ENFANCE

Publication du 28 octobre 2015




Raymond POIRIER



Raymond POIRIER, est né à ALLOUE, le 17 février 1927 dans la maison familiale de la VIEILLE RUE. Il y passe son enfance avec ses parents, Georges POIRIER et Anna (née MARCHADIER) ainsi que son frère Jean et sa sœur Marie-Claire.


Raymond POIRIER nous conte ici, la suite de ses souvenirs d’enfance et d’adolescence à "ALLOUE", là, où il a toujours plaisir à se ressourcer chaque année, au cours de séjours occasionnels et de visites à sa famille et ses amis ; délaissant quelques temps l'Ile de Beauté (où il vit aujourd’hui), pour son village natal.





RAYMOND POIRIER : LE BOURG D'ALLOUE

Mes souvenirs d'enfance et jeunesse

3ème partie :

La Frairie - Les Ecoles




Manège de chevaux-de-bois autrefois
Et comment ne pas revivre la "Frairie" de nos jeunes années, annuelle fête foraine du mois de mai ? Tapi au cœur bigarré des chevaux-de-bois et pousse-pousse, le limonaire consciencieux pliant et étirant en accordéon de longues bandes de carton perforé, égrenait ses notes vibrantes qui voltigeaient en vagues pulpeuses et aigrelettes jusqu’à nos oreilles émerveillées. C’étaient des sons insolites, tellement plus envoûtants – parce que rares et éphémères – que les résonances quotidiennes de notre campagne.

Dans l’air planaient les relents sucrés et anisés, chauds et poisseux des berlingots, tandis que claquaient sèchement les carabines aux stands de tir sur cibles en carton, pipes en terre blanche et balles de ping-pong frétillant, espiègles, au sommet d’un filiforme jet d’eau.






Et ces jeux maintenant désuets, parfois simplistes avec une nuance de rudesse puérile : course à pied (en inconfortable tenue de ville), concours de grimaces, course en sac (fertile en chutes), course à l’œuf (ce dernier niché périlleusement sur une cuillère au manche calé entre les dents), course à la grenouille, avec brouette convoyant le batracien souvent récalcitrant et malmené jusqu’à l’éventuelle ligne d’arrivée. Et puis ce fameux "jeux de massacre"

qui me procurait des frissons de malaise : un pauvre bougre, affublé d’un rouge nez de clown, assis à quelques mètres, était, cible vivante et innocente, exposé au tir le plus violent possible de solides gaillards qui bombardaient de balles de chiffons roulés en boules bien tassées, certainement compactes et lourdes. S’il en encaissait une "en pleine poire", le public était plongé dans une euphorie indicible. J’avoue que ça ne me distrayait guère, imaginant les appréhensions et tourments de la victime.




Quand, au deuxième jour, tous les forains pliaient bagages, nous demeurions comme orphelins, bien esseulés et encore un peu étourdis.

En dehors des distractions nous disposions d’une école. Les locaux de celle d’Alloue étaient de conformation traditionnelle : de part et d’autre de la mairie s’élevaient l’école des garçons et l’école des filles (pas de dangereuses promiscuité !). Le toit de l’ensemble était fait d’ardoises et non de tuiles locales (ce qui est encore les cas).

Les enfants d’aujourd’hui parlent de cours préparatoire, cours moyen etc. mais pour nous il s’agissait seulement de "petite école" et "grande école", chacune comptant deux ou trois "divisions". Chaque salle était pourvue d’un poêle de fonte à tuyau de tôle, qui carburait au bois pendant les hivers, généralement froids. C’était évidemment une chance que de bénéficier d’un pupitre près de ce calorifère.


Alloue - Classe de Raymond POIRIER


L’instituteur que j’ai eu le plus longtemps, jusqu’au "certif ", M. Lanlaud, était originaire des pays de Loire. Il se montrait strict, méthodique, mais ne faisait pas régner la terreur. Il fallait travailler sérieusement et ne pas se distinguer en faisant le pitre. Son épouse enseignait de l’autre côté, chez les filles – quant aux élèves, il y en avait de toutes sortes, avec des résultats variés, mais nous entretenions entre nous de bonnes relations de camaraderie, ce qui n’excluait pas quelques brouilles ou disputes occasionnelles sans aucune gravité. Autrement dit, ce n’était pas une ère violente.

En fin d’année, au moins une fois, nous avons bénéficié d’une séance de cinéma. Rideaux noirs tendus aux fenêtres, écran blanc plaqué au mur, appareil de projection actionné à la main avec une manivelle au doux grésillement.


C’est là que j’ai découvert, en muet noir et blanc sous-titré, outre le duo Laurel et Hardy, le génial Charlie Chaplin, di "Charlot", dont le regard limpide et profond m’avait médusé, exprimant, en dehors des scènes purement comiques, des situations de désarroi et de tristesse.Bien des années après, j’ai croisé ce même Charlie Chaplin en promenade familiale (avec sa femme Oona O’Neil et leur petite Géraldine) dans une rue secondaire presque déserte un dimanche après-midi à Paris, (près de leur hôtel je suppose). J’ai retrouvé aussitôt ce même regard toujours intense et émouvant.





Raymond POIRIER

Août 2015



                                                                                 à suivre ...





Course à l'oeuf







CPA collection privée
Photo de la classe de 1938 : collection René MARTIN
Remerciements à René MARTIN et Dominique RAPION





Raymond POIRIER : souvenirs de mon enfance :



Raymond POIRIER : ma "VIEILLE RUE" :





Classe de Raymond POIRIER en 1938 :

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